La célèbre marque à la virgule a annoncé la sortie du
« nike hijab pro » au printemps 2018.
Décliné en trois coloris, ce voile en tissu léger et
micro aéré facilitera la pratique des athlètes musulmanes.
Ce sont des sportives de haut niveau qui auraient inspiré ce produit à la marque et plus particulièrement l’haltérophile Amna Al Hadad lors de sa visite au laboratoire de recherche de Nike. L’athlète émirati a indiqué alors n’avoir qu’un seul voile adapté à son activité et de devoir laver celui-ci à la main chaque soir durant les compétitions.
Depuis quelques temps, bon nombre de sportives voilées ont été mises en avant lors d’évènements sportifs internationaux de premier plan. C’est le cas de Ruqaya al-Ghasra aux J-O d’Athènes et de Pékin, de Sara Attar aux J-O de Londres ou encore d’Ibtihaj Muhammad à ceux de Rio.
Dans le spot de lancement du hijab pro, ce sont quatre autres athlètes qui ont été choisies : La patineuse Zahra Lari, la boxeuse Arifa Bseiso, l’escrimeuse Inès Boubkari et l’entraineuse Amal Murad.
Si le hijab pro répond à un réel besoin, l’annonce de sa sortie intervient dans un contexte politique inédit aux USA.
Suite aux mesures interdisant l’accès au pays aux ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane ; de nombreuses firmes américaines ont pris position. On peut citer parmi celles-ci : Airbnb, Starbucks coffee, et Google.
Pourtant, il semblerait que le développement d’un hijab ne s’enlevant pas lors des entrainements et compétitions, résulte plus de l’aubaine économique que de l’engagement politique.
Le poids économique des consommateurs musulmans dans l’industrie de la mode s’élevait à 266 milliards de dollars en 2013 et pourrait atteindre 484 milliards de dollars d’ici 2019, d’après l’agence Reuters.
Ces chiffres mirobolants ont de quoi attirer quelques uns des grands noms de la mode. Si à l’international, on peut noter ici et là, le développement de gammes et de produits ciblés, en France cela risque de prendre beaucoup plus de temps.
Le voile est au centre des débats politiques et est malheureusement vu comme le symbole de la soumission de la musulmane au grand méchant barbu. Il semblerait que la société française ne soit pas prête à voir ce vêtement comme un engagement personnel et religieux pris par des milliers de femmes.